Huit mois dans ce pays, huit mois pour en faire le tour complet, huit mois de paysages, de rencontres, de galères et de pur bonheur !
Demain, on quitte le pays pour s’envoler vers
l’Indonésie, à l’île de Bali. On est contents d’aller voir quelque chose de
nouveau pour nous qui ne sommes encore jamais allés en Asie.
Mais avant, faisons un petit retour sur notre aventure australienne.
Nos plans on eu le temps d’évoluer au travers
de notre voyage. Nous avions prévu de faire le tour du pays en un an, afin de
le découvrir et de se décider si oui ou non on renouvellerait notre visa pour
une année de plus. Ce tour du pays nous aurait permis de voir dans quel endroit
on se serait établis pour la deuxième année.
Finalement, notre tour complet s’est fait en
huit mois, en prenant tout le temps qu’on voulait. Au cours de notre voyage,
nous avons séjourné dans quelques lieux du pays : depuis les collines de
Perth, chez les familles pour qui l’on travaillait, jusque dans la campagne
d’Adélaïde dans une ferme, en passant par Sydney pour trois mois de boulot, et
enfin à Cairns, hébergé chez mon pote australien kayakiste.
Le reste du temps, on habitait dans notre
voiture, dormions le long des plages, dans les parcs nationaux, en ville ou
dans des champs. Seulement, il se trouve qu’on ne s’est jamais dit, à aucun
moment, et ce malgré des lieux vraiment magnifiques, « Tiens, j’aimerai
bien vivre ici pour un an de plus ».
Certains côtés de la vie
ne nous correspondaient pas. Les australiens et leur manie de vivre dans un monde parfait en sont un exemple : Ah il faut marcher sur
les allées, avoir son petit jardin tondu à la perfection, promener son chien
(ou payer un « promeneur de chien »), dénoncer ses voisins qui
rentrent après minuit chez eux, balancer ceux qui écrivent des graffitis (et
recevoir jusqu’à 2500$, vive la délation !), avoir un 4/4 propre et un
barbecue de compétition devant chez soi, avec des enfants qui affichent un
sourire rayonnant, les dents blanches comme preuve de : « regardez,
vous voila devant une famille heureuse et épanouie » …
Puis tous les superlatifs utilisés chaque jour
dans les formules de politesse : « Hi
darling, you’re wonnnnnnnnnnnferful today ! », « Brilliant, you’re
amaaaazing ! » sonnent faux à la longue. Cela rend les australiens
très abordables au premier abord, mais on se rend vite compte qu’il est
difficile de passer le cap, de créer des liens d’amitié.
Ce qui nous a agacé, disons, c’est le mode de
vie américanisé, où le travail et la consommation d’idioties sont mis en
premier plan. Mais nous le savions avant de partir. Nous étions venus ici pour
le pays en lui-même avec ses paysages… et croyez-moi, ça, c’était
dépaysant ! C’est pourquoi on a que très peu été dans les villes,
préférant la tranquillité des endroits sauvages. Donc vivre ici, ce n’est pas
pour nous.
C'est beau l'amour entre soeurs! |
Mais il y a tant de choses qui nous ont plu
également : ce pays est fait pour voyager en voiture. Il y a des aires
partout, avec des barbecues à gaz gratuit en plein air, des douches de plage,
des toilettes publiques (en très bon état, et souvent propres !), des
points d’eau… Les routes sont pour une grande partie gratuites (les péages français
ne nous ont pas manqué). Beaucoup d’Australiens sont fan du camping, de la vie
en extérieur. On a beaucoup aimé voir à quel point les pique-niques dans les
petits parcs ou au bord des plages, étaient appréciés. Aussi, il serait déplacé
de ne pas parler du côté serviable des australiens qui nous a sauvé quelques
fois lors de pannes ou quand nous étions totalement perdus. Une des choses
incroyable de la mentalité australienne, je trouve, c’est leur côté
généreux : combien de fois il nous est arrivé de nous faire inviter à
dormir chez des gens qu’on ne connaissait pas, simplement parce qu’on est des
voyageurs. Du style : « Venez, on a une chambre de libre chez nous,
si vous voulez passer une nuit ou deux et vous doucher, y’a pas de
soucis ! ». Ce n’est pas en France que ce genre de chose nous serait
arrivé.
Agathe et sa soeur Chloe |
Ma famille presque au complet |
Le fameux constructeur de labyrinthes en foin |
Notre tour complet du pays maintenant terminé,
on a décrété que celui qui dit avoir tout vu en un an en Australie n’a en
réalité rien vu. On a pourtant entendu le contraire de la bouche de ces gens qui
connaissent tout sur tout.
Nous ne sommes pas allés jusqu’à Ayers rock,
cet immense bloc de rocher rouge au milieu du désert, plus connu sous le nom de
« Uluru », ni en Tasmanie, cette île à moitié sauvage qui appartient
à l’Australie. Ni dans tout un tas d’autres endroits
« incontournables ». Mais nous ne voyageons pas pour cocher d’une
croix tout ce qu’on a vu afin de ramener une sorte de CV de voyageur, pour dire
« J’ai vu ça, et ça, et encore ça, puis je suis allé là, et là, puis
encore ici… ».
Le bon vieux vin rouge australien Shiraz |
Par ailleurs, on a vécu en France pendant
vingt trois ans et on ne connaît même pas un tiers de notre propre pays. Je
veux dire par là, ça nous faisait bizarre, lorsqu’on rencontrait des australiens
qui nous demandaient d’où on venait, d’entendre « Ah oui, je connais, le
Mont St Michel, c’est très joli, et la cathédrale de Lille, c’est magnifique,
tout comme les Alpes, et Paris…etc. ». On a rencontré près d’Adélaïde un
jeune australien de vingt et un an qui voyageait seul avec sa voiture, ses
surfs et une grosse barque de pêche sur le toit. Jonathan, c’était son nom,
venait de Margaret river, la région du sud-ouest de l’Australie. Il nous
racontait que son meilleur pote était en voyage au Canada en ce moment, qu’ils
devaient voyager ensemble. Seulement, Jonathan a préféré faire le tour de son
pays, ce qu’il fait depuis un an et demi maintenant, parce qu’il veut le
connaître avant de découvrir le reste du monde. Ce principe nous a beaucoup plu.
Agathe, sa soeur Flavie et son copain breton Lomig |
Après tout, c’est vrai, on part à l’autre bout
du monde faire le tour d’un pays immense, alors qu’on a rarement vu autre chose
que notre petit département… C’est pourquoi, avant de partir faire le prochain
visa au Canada, on a bien envie de se faire un petit tour de France, par
étapes, afin de connaître un peu mieux les contrées lointaines du nord. Si le
courage nous en dit, on passera la frontière nord/sud au-delà de Toulouse, pour
aller visiter la capitale, et pourquoi pas pousser jusqu’aux terres inconnues
qui bordent la Belgique ? La Bretagne, l’Ardèche, la Méditerranée, les
Alpes… sont maintenant les régions qui nous font rêver, autant que de retrouver
un bon fromage de chèvre, du pâté, du saucisson et du pain frais et
croustillant !
Lomig, Moi, Julia et Alex nos colocs, et Agathe |
Mon frere Arthur et ma soeur Zoe |
« Ah les chauvins ! » direz-vous
sans doute… Qu’importe, on est très heureux d’avoir passé ces huit derniers
mois à rouler autour de l’Australie, on en ramène de très beaux souvenirs. Et
n’allez pas croire qu’on a maintenant envie de se sédentariser : « Rester,
c’est exister : mais voyager, c’est vivre », disait le chansonnier
Gustave Nadaud. Notre voyage et les rencontres qu’on a faites nous donnent
envie de partir ailleurs. Ce blog n’a jamais été conçu uniquement pour
l’Australie, bien au contraire, mais aussi pour tout ce qu’il nous reste à
découvrir, l’an prochain ou dans deux ans, quand les bourses seront un peu plus
pleines. A ce moment là, les deux oiseaux migrateurs que nous sommes
s’embarqueront dans une nouvelle aventure ! Mais avant, allons voir un peu
comment ça se passe du côté de l’Indonésie…
A très bientôt !
ça fait plaisir de voir toutes ces photos ça me fait voyager,moi qui suis enfermée dans mon appartement à réviser ce fichu concours!
RépondreSupprimerprofitez bien de l'Indonésie
A bientôt.
Lucie
"Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage"; le votre continue sous d'autres cieux. Bon vent, faites le plein de souvenirs!
RépondreSupprimerLe constat que vous faites au bout du monde: on ne connait pas bien son pays natal, nous l'avons souvent fait après un voyage ou plus encore après plusieurs années d'expatriation.
Même si l'on est bien "au pied de son arbre", on n'est pas tenu de rester planté.
Vous évoquez pour le futur un renouvellement de l'expérience Australienne vers d'autres destinations. D'aucun "vieux con des neiges d'antan" pourrait trouver que cette envie permanente d'ailleurs traduit quelque peu une fuite en avant, une façon de rester observateur, de ne pas affronter la vie sociale avec ses difficultés, ses imperfections,et ses contraintes. Pour participer, apporter sa petite pierre à cette société il faut bien lui rentrer dedans...
Une fois de plus, je donne mon avis sans fard alors que l'on ne m'a rien demandé! Prenez ça comme une marque d'intérêt et d'affection et non comme la manifestation d'un esprit grincheux. Pap
Votre article m'a mis la larmichette à l'oeil les copains. Profitez bien, on se revoit bientôt !
RépondreSupprimerCharlotte