dimanche 29 avril 2012

Australie, le bilan




L’Australie, c’est fini, snif… Adieu Mrs Robinson, notre voiture juste vendue à un jeune australien qui, chose étrange et bien stupide, n’a jamais demandé à l’essayer ??!!  

Huit mois dans ce pays, huit mois pour en faire le tour complet, huit mois de paysages, de rencontres, de galères et de pur bonheur !

Demain, on quitte le pays pour s’envoler vers l’Indonésie, à l’île de Bali. On est contents d’aller voir quelque chose de nouveau pour nous qui ne sommes encore jamais allés en Asie. Mais avant, faisons un petit retour sur notre aventure australienne.










Nos plans on eu le temps d’évoluer au travers de notre voyage. Nous avions prévu de faire le tour du pays en un an, afin de le découvrir et de se décider si oui ou non on renouvellerait notre visa pour une année de plus. Ce tour du pays nous aurait permis de voir dans quel endroit on se serait établis pour la deuxième année.
Finalement, notre tour complet s’est fait en huit mois, en prenant tout le temps qu’on voulait. Au cours de notre voyage, nous avons séjourné dans quelques lieux du pays : depuis les collines de Perth, chez les familles pour qui l’on travaillait, jusque dans la campagne d’Adélaïde dans une ferme, en passant par Sydney pour trois mois de boulot, et enfin à Cairns, hébergé chez mon pote australien kayakiste.
Le reste du temps, on habitait dans notre voiture, dormions le long des plages, dans les parcs nationaux, en ville ou dans des champs. Seulement, il se trouve qu’on ne s’est jamais dit, à aucun moment, et ce malgré des lieux vraiment magnifiques, « Tiens, j’aimerai bien vivre ici pour un an de plus ».




Certains côtés de la vie ne nous correspondaient pas. Les australiens et leur manie de vivre dans un monde parfait en sont un exemple : Ah il faut marcher sur les allées, avoir son petit jardin tondu à la perfection, promener son chien (ou payer un « promeneur de chien »), dénoncer ses voisins qui rentrent après minuit chez eux, balancer ceux qui écrivent des graffitis (et recevoir jusqu’à 2500$, vive la délation !), avoir un 4/4 propre et un barbecue de compétition devant chez soi, avec des enfants qui affichent un sourire rayonnant, les dents blanches comme preuve de : « regardez, vous voila devant une famille heureuse et épanouie » …  
Puis tous les superlatifs utilisés chaque jour dans les formules de politesse : « Hi darling, you’re wonnnnnnnnnnnferful today ! », « Brilliant, you’re amaaaazing ! » sonnent faux à la longue. Cela rend les australiens très abordables au premier abord, mais on se rend vite compte qu’il est difficile de passer le cap, de créer des liens d’amitié.

Ce qui nous a agacé, disons, c’est le mode de vie américanisé, où le travail et la consommation d’idioties sont mis en premier plan. Mais nous le savions avant de partir. Nous étions venus ici pour le pays en lui-même avec ses paysages… et croyez-moi, ça, c’était dépaysant ! C’est pourquoi on a que très peu été dans les villes, préférant la tranquillité des endroits sauvages. Donc vivre ici, ce n’est pas pour nous.


  


C'est beau l'amour entre soeurs!



Mais il y a tant de choses qui nous ont plu également : ce pays est fait pour voyager en voiture. Il y a des aires partout, avec des barbecues à gaz gratuit en plein air, des douches de plage, des toilettes publiques (en très bon état, et souvent propres !), des points d’eau… Les routes sont pour une grande partie gratuites (les péages français ne nous ont pas manqué). Beaucoup d’Australiens sont fan du camping, de la vie en extérieur. On a beaucoup aimé voir à quel point les pique-niques dans les petits parcs ou au bord des plages, étaient appréciés. Aussi, il serait déplacé de ne pas parler du côté serviable des australiens qui nous a sauvé quelques fois lors de pannes ou quand nous étions totalement perdus. Une des choses incroyable de la mentalité australienne, je trouve, c’est leur côté généreux : combien de fois il nous est arrivé de nous faire inviter à dormir chez des gens qu’on ne connaissait pas, simplement parce qu’on est des voyageurs. Du style : « Venez, on a une chambre de libre chez nous, si vous voulez passer une nuit ou deux et vous doucher, y’a pas de soucis ! ». Ce n’est pas en France que ce genre de chose nous serait arrivé. 



Agathe et sa soeur Chloe

Ma famille presque au complet

Le fameux constructeur de labyrinthes en foin


Notre tour complet du pays maintenant terminé, on a décrété que celui qui dit avoir tout vu en un an en Australie n’a en réalité rien vu. On a pourtant entendu le contraire de la bouche de ces gens qui connaissent tout sur tout.
Nous ne sommes pas allés jusqu’à Ayers rock, cet immense bloc de rocher rouge au milieu du désert, plus connu sous le nom de « Uluru », ni en Tasmanie, cette île à moitié sauvage qui appartient à l’Australie. Ni dans tout un tas d’autres endroits « incontournables ». Mais nous ne voyageons pas pour cocher d’une croix tout ce qu’on a vu afin de ramener une sorte de CV de voyageur, pour dire « J’ai vu ça, et ça, et encore ça, puis je suis allé là, et là, puis encore ici… ». 


Le bon vieux vin rouge australien Shiraz


 



Par ailleurs, on a vécu en France pendant vingt trois ans et on ne connaît même pas un tiers de notre propre pays. Je veux dire par là, ça nous faisait bizarre, lorsqu’on rencontrait des australiens qui nous demandaient d’où on venait, d’entendre « Ah oui, je connais, le Mont St Michel, c’est très joli, et la cathédrale de Lille, c’est magnifique, tout comme les Alpes, et Paris…etc. ». On a rencontré près d’Adélaïde un jeune australien de vingt et un an qui voyageait seul avec sa voiture, ses surfs et une grosse barque de pêche sur le toit. Jonathan, c’était son nom, venait de Margaret river, la région du sud-ouest de l’Australie. Il nous racontait que son meilleur pote était en voyage au Canada en ce moment, qu’ils devaient voyager ensemble. Seulement, Jonathan a préféré faire le tour de son pays, ce qu’il fait depuis un an et demi maintenant, parce qu’il veut le connaître avant de découvrir le reste du monde. Ce principe nous a beaucoup plu. 


Agathe, sa soeur Flavie et son copain breton Lomig



Après tout, c’est vrai, on part à l’autre bout du monde faire le tour d’un pays immense, alors qu’on a rarement vu autre chose que notre petit département… C’est pourquoi, avant de partir faire le prochain visa au Canada, on a bien envie de se faire un petit tour de France, par étapes, afin de connaître un peu mieux les contrées lointaines du nord. Si le courage nous en dit, on passera la frontière nord/sud au-delà de Toulouse, pour aller visiter la capitale, et pourquoi pas pousser jusqu’aux terres inconnues qui bordent la Belgique ? La Bretagne, l’Ardèche, la Méditerranée, les Alpes… sont maintenant les régions qui nous font rêver, autant que de retrouver un bon fromage de chèvre, du pâté, du saucisson et du pain frais et croustillant !
 

Lomig, Moi, Julia et Alex nos colocs, et Agathe

Mon frere Arthur et ma soeur Zoe

« Ah les chauvins ! » direz-vous sans doute… Qu’importe, on est très heureux d’avoir passé ces huit derniers mois à rouler autour de l’Australie, on en ramène de très beaux souvenirs. Et n’allez pas croire qu’on a maintenant envie de se sédentariser : « Rester, c’est exister : mais voyager, c’est vivre », disait le chansonnier Gustave Nadaud. Notre voyage et les rencontres qu’on a faites nous donnent envie de partir ailleurs. Ce blog n’a jamais été conçu uniquement pour l’Australie, bien au contraire, mais aussi pour tout ce qu’il nous reste à découvrir, l’an prochain ou dans deux ans, quand les bourses seront un peu plus pleines. A ce moment là, les deux oiseaux migrateurs que nous sommes s’embarqueront dans une nouvelle aventure ! Mais avant, allons voir un peu comment ça se passe du côté de l’Indonésie…



A très bientôt !
 

 



3 commentaires:

  1. ça fait plaisir de voir toutes ces photos ça me fait voyager,moi qui suis enfermée dans mon appartement à réviser ce fichu concours!

    profitez bien de l'Indonésie

    A bientôt.

    Lucie

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  2. "Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage"; le votre continue sous d'autres cieux. Bon vent, faites le plein de souvenirs!
    Le constat que vous faites au bout du monde: on ne connait pas bien son pays natal, nous l'avons souvent fait après un voyage ou plus encore après plusieurs années d'expatriation.
    Même si l'on est bien "au pied de son arbre", on n'est pas tenu de rester planté.
    Vous évoquez pour le futur un renouvellement de l'expérience Australienne vers d'autres destinations. D'aucun "vieux con des neiges d'antan" pourrait trouver que cette envie permanente d'ailleurs traduit quelque peu une fuite en avant, une façon de rester observateur, de ne pas affronter la vie sociale avec ses difficultés, ses imperfections,et ses contraintes. Pour participer, apporter sa petite pierre à cette société il faut bien lui rentrer dedans...
    Une fois de plus, je donne mon avis sans fard alors que l'on ne m'a rien demandé! Prenez ça comme une marque d'intérêt et d'affection et non comme la manifestation d'un esprit grincheux. Pap

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  3. Votre article m'a mis la larmichette à l'oeil les copains. Profitez bien, on se revoit bientôt !
    Charlotte

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